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Les comédies musicales à la 🇨🇵 ( 1/3 )


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Il y a quelques semaines, je vous proposais le Lundi Emoji suivant :

 

Il avait pour but de retrouver le titre Je dors sur les roses de la comédie musicale Mozart l’Opéra Rock.

A cette occasion, je vous propose de retrouver la joie des comédies musicales made in France de ces 20 dernières années ( donc non Starmania ne sera pas de la partie 😮, mais mériterait un article à part entière ).  Étant très bavard sur le sujet, vous aurez le droit à trois parties. 😏

PARTIE 1 : L’essor d’un genre populaire

Tout d’abord, recontextualisons quelque peu leur place dans la société à la fin des années 90.

Après la folie Starmania de Michel Berger dont le spectacle parait en 1979 et dont la troisième version est jouée en 1993, les producteurs musicaux tentent de reproduire le phénomène. Le premier succès populaire de cette époque est probablement l’adaptation de l’ouvrage de Victor Hugo Notre Dame de Paris révélant par la même occasion des artistes comme Hélène Ségara dans le rôle d’Esméralda,  Patrick Fiori, dans le rôle de Phoebus, Garou  dans celui de Quasimodo et Julie Zénatti dans la peau de Fleur de Lys. L’intrigue reprend la trame de Victor Hugo, mais gagne en popularité avec des tubes comme Belle, ou Le temps des cathédrales.  Les titres sont diffusés en 1997 et le spectacle est joué à partir de 1998. Cette technique va permettre de faire rentrer la comédie musicale sur les ondes françaises. Le succès est également présent sur scène avec près de 2.5 millions de spectateur.trice.s en l’espace de 10 ans. Le show va ainsi ouvrir la voie à de nombreuses autres productions que vont se partager quelques noms : Dove Attia, Albert Cohen, Pascal Obispo, Lionel Florence et Kamel Ouali.

A eux cinq ( et quelques centaines de technicien.ne.s et d’intermittent.e.s du spectacle), ils donnent naissance à un modèle de comédie musicale très rodé qui prend forme dans  Les Dix Commandements en 2000.

On peut retrouver plusieurs caractéristiques : 

1 ) La musique gagne en importance et les créateurs réfléchissent en termes de tubes.  La continuité musicale n’est pas forcément la clef comme pouvait l’être Starmania. Chaque titre est pensé comme une entité à part entière qui peut être indépendant de l’histoire. Le titre doit pouvoir être diffusé sur les ondes entre Oops!... I Did It Again et Moi Lolita…  Un premier CD Album est diffusé en amont du spectacle est reprend tous les tubes possibles.  Un CD intégral reprenant toutes les chansons du show dont les interludes est souvent vendu par la suite.

2 ) Les dialogues sont les liants du spectacle. Leur place est accentué, l’alternance entre chant et comédie est plus marquée. Le metteur en scène n’hésite plus à casser le quatrième mur pour faire intervenir les spectateur.trice.s dans l’histoire. L’humour est davantage présent.  La dynamique scénaristique ne se concentre pas sur un seul et unique personnage.

3) La comédie musicale s’exporte en tournée. Elle n’est plus pensée comme un spectacle parisien mais comme un show qui doit faire rêver. Les thèmes abordés sont tournés vers un passé mystifié et idéalisé. Les costumes et les décors sont grandiloquents. Les tableaux chorégraphiques sont inspirés ce qui se fait à broadway et les acteur.trice.s, chanteur.se.s et danseur.se.s sont très nombreu.x.se.s sur scène.

La comédie musicale s’exporte ainsi dans les plus grandes salles et les zéniths de France et de Navarre.

4) Une dynamique troupale. Les acteur.trice.s et chanteur.teuse.s sont élevé.e.s au rang de star. Ils sont présents pour faire la promotion de leur spectacle sur la plupart des émissions de variété ou dans les talk-shows de l’époque. Le soutien médiatique est important pour garantir le succès. Les comédies musicales obtiennent notamment des récompenses comme le NRJ music Award du Groupe/duo/troupe francophone de l'année. 

C’est ainsi que Les Dix Commandements devient un vrai succès populaire avec notamment son tube L’envie d’aimer interprété par Daniel Levy. A la même époque Roméo et Juliette : les amants de Véronne acquiert une certaine notoriété avec son titre phare Les rois du monde.

A la suite de ce succès le duo de producteurs Albert Cohen et Dove Attia va régner presque sans partage sur l’industrie de la comédie musicale. Après une première production mitigée avec Autant en emporte le vent, le duo de producteurs est à l’origine du succès du Roi soleil, un spectacle sur le règne de Louis XIV. Ils font appel une nouvelle fois à Kamel Ouali pour chorégraphier l’ensemble et à Lionel Florence pour les paroles. A la même époque Dove Attia, Lionel Florence et Kamel Ouali font partie des deux plus gros télé-crochets de l’époque Nouvelle Star et Star Académy. La même recette que pour les Dix Commandements est appliquée. Le show s’offre le top classement à plusieurs reprises avec des tubes comme Mon essentiel qui a même le droit à son clip en costume .

La comédie musicale obtient à deux reprises le NRJ music Award du Groupe/duo/troupe francophone de l'année et permet à Emmanuel Moire et Christophe Maé de se faire connaitre du grand public.

A la suite de cette production, Kamel Ouali dont la notoriété est très élevé au milieu des années 2000 retente l’expérience en solo et produit  la comédie Cléopâtre : La dernière reine d’Egypte.  Il est accompagné par Lionel Florence pour les paroles des chansons.  Avec Sofia Essaïdi comme rôle principal, et des titres comme Femme d’Aujourd’hui ou L’Accord, Cléopâtre marque son époque et obtient également le NRJ music Award du Groupe/duo/troupe francophone de l'année en 2009. Cléopâtre signe néanmoins la fin du quatuor Dove Attia, Albert Cohen, Lionel Florence et Kamel Ouali.  En effet, à la même époque, Dove Attia et Albert Cohen produisent Doty et le magicien d’Oz et préparent leur tout nouveau show Mozart l’Opéra Rock…

A SUIVRE…

 

 


2 commentaires

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Une belle rétrospective bien détaillée ! Merci @Caliban  de nous rafraîchir les souvenirs 🙂

A l’époque de Starmania, dans les années 70-80, il y a eu quelques comédies musicales, comme aussi Les Misérables, par exemple, (vu à Paris en sortie scolaire, ça date un peu... 😅) mais plus rien ensuite pendant bien longtemps. Et elles ont redémarré à partir de Notre Dame de Paris pour se succéder ensuite. Tiens, j’avais oublié le Magicien d’Oz...

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Une belle rétrospective bien détaillée ! Merci @Caliban  de nous rafraîchir les souvenirs 🙂

A l’époque de Starmania, dans les années 70-80, il y a eu quelques comédies musicales, comme aussi Les Misérables, par exemple, (vu à Paris en sortie scolaire, ça date un peu... 😅) mais plus rien ensuite pendant bien longtemps. Et elles ont redémarré à partir de Notre Dame de Paris pour se succéder ensuite. Tiens, j’avais oublié le Magicien d’Oz...

Salut @Nanouk C. , tout à fait. J’ai fait le choix de mettre en avant dans cette partie les comédies musicales les plus populaires. C’est la reprise des Misérables dans sa version anglophone qui lui a permis de rayonner à l’international.  Autre que les Misérables,  les contes musicaux comme Emilie Jolie ou Le Soldat Rose ne sont pas abordés non plus. A bientôt.

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