Bonjour,

Alors, la lecture aléatoire est liée aux titres. Deezer n’est pas responsable des titres qui sont importés ainsi sur la plateforme ( déjà découpés ), comme sur certains CDs.

Bonne journée.

Merci pour ce retour.

Je ne sais pas d’où sont importés les morceaux de musique classique ; le découpage usuel correspond aux mouvements des concertos et symphonies, en aucun cas ils durent 1’30  ….

Serait-il possible de revenir au découpage des compositeurs ? C’est le cas lors qu’il s’agit des Pink Floyd ou de Tangerine Dream, pourquoi pas Malher ou JS Bach ?

Sur quels albums cela se passe t il?

Bonjour @Phil rhum,

Comme l’a dit @Caliban, Deezer n’est pas responsable de ce découpage. Les albums sont importés ainsi sur les plateformes par les labels via des distributeurs, le choix du découpage est fait à ce niveau-là par le label et/ou le distributeur, et en principe si tu cherches exactement le même album sur une autre plateforme comme Spotify par exemple, le découpage sera le même que sur Deezer.

La raison est que (pour le dire vite) la rémunération sur les plateformes de streaming dépend du nombre de streams, donc plus un album est découpé artificiellement en très courts morceaux, plus ça rapporte de streams (car qu’un titre fasse une minute ou 15 minutes, il ne compte que pour un stream). Et malheureusement certains gros labels de musique classique, comme Deutsche Grammophon par exemple, se sont engouffrés dans ce jeu-là à essayer de battre les plateformes à leur propre jeu, et sur-découpent donc les oeuvres en très courts morceaux d’à peine 1 ou 2 minutes. J’ai remarqué ça moi aussi depuis quelques temps. C’est très dommage, et pas du tout respectueux de l’intégrité artistique de l’oeuvre, mais malheureusement c’est ainsi.

Cela dit, personnellement j’écoute de la musique classique mais aussi surtout de la musique classique contemporaine et de la musique expérimentale, qui sont souvent des albums qui sortent sur de petits labels indépendants, et ceux-ci en général privilégient toujours l’intégrité artistique de l’oeuvre et ne sur-découpent pas les mouvements ni même les oeuvres. Je rencontre donc très souvent sur Deezer des morceaux qui durent 15 minutes, 20 minutes, parfois même 30 minutes ou même une heure, uploadés tels quels en un seul long morceau. Mais ce sont le plus souvent des compositeurs peu connus, qui de toute façon font beaucoup trop peu de streams pour pouvoir espérer y gagner quoi que ce soit financièrement, quel que soit le découpage qu’ils pourraient faire ou non, donc ils ne font pas du tout de découpage artificiel.

Donc le conseil personnel que je te donnerais c’est : 1) n’écoute pas la musique classique en mode aléatoire, ou 2) si tu tiens vraiment à l’écouter en mode aléatoire, alors en amont sois attentif au découpage et essaye de toujours chercher des versions d’enregistrements de l’oeuvre où les mouvements ne sont pas sur-découpés ainsi artificiellement, car heureusement il en existe encore.

Parfois tu peux même avoir sur les plateformes deux versions d’un même album, sur le même label, où la version ancienne n’est pas sur-découpée, mais une version plus récente l’est :
Par exemple si je prends le premier résultat qui sort sur Deezer pour la Symphony No.5 de Mahler, c’est un enregistrement du Berliner Philharmoniker sous la direction de Claudio Abbado, sorti sur Deutsche Grammophon en 1993.
La version qui sort en premier dans les titres est sur-découpée en 55 morceaux : https://www.deezer.com/fr/album/391529317
Mais si tu fouilles bien, en fait il existe une autre version de ce même album sur la plateforme, plus ancienne, où il n’est découpé qu’en 5 mouvements, normalement : https://www.deezer.com/fr/album/6585123
(Je me suis aperçue de ça en voulant vérifier que c’était bien pareil sur Spotify, où je suis tombée en premier sur la version en 5 mouvements, ce qui m’a surprise car j’étais sûre que ça devait être pareil sur les différentes plateformes, donc j’ai poussé plus loin ma recherche pour me rendre compte que dans ce cas précis en fait il y a bien deux versions du même album, toutes deux présentes sur les deux plateformes).

Mais il y a également plein d’autres enregistrements de cette même symphonie où les mouvements sont respectés dans leur intégralité et ne sont pas sur-découpés. Fais donc juste bien attention à ne pas mettre des versions sur-découpées dans tes favoris, si tu ne veux pas te retrouver avec des bribes de morceaux dans ta lecture aléatoire.

Merci pour ce retour ; encore une fois c’est la recherche du profit qui est à l’origine de ce gâchis.
Est ce que Deezer, Spotify …. pourraient utiliser leur poids pour faire évoluer ces pratiques ?

Bonjour,

En effet, cette Symphonie No.5 de Mahler est un exemple flagrant de ce découpage artificiel ! Merci @metelkovamesto  de cette recherche.

Je me trompe peut-être, mais je ne pense pas que les plateformes de streaming puissent faire grand-chose contre ces nouvelles pratiques… Mais c’est peut-être à notre niveau d’auditeurs et de consommateurs de musique que cela pourrait compter. 

Soyons vigilants, cherchons et privilégions lorsqu’ils existent encore l’écoute d’albums de musique classique avec le découpage d’origine en mouvements, mettons en priorité des morceaux de ces mêmes albums dans nos playlists, ce qui est d’ailleurs beaucoup plus pratique. Si nous “boudons” et mettons de côté sans les écouter les albums avec découpages artificiels, les maisons de disque pourraient revenir à des pratiques plus respectueuses des œuvres.

J’ai malheureusement des doutes sur le fait que les auditeurs se donnent suffisamment la peine pour faire ces recherches, la plupart des gens se contentent de ce qu’on leur apporte “sur un plateau”, sans chercher plus loin… Mais le nombre de streams est quand même bien du fait des auditeurs, alors faisons attention à ce que nous écoutons ! L’avenir de ces pratiques de sur-découpage de la musique est certainement entre nos mains.

@Nanouk C. Je suis bien d’accord, mais malheureusement moi aussi j’ai des sérieux doutes sur la capacité des auditeurs vigilants à pouvoir peser pour renverser la balance… C’est d’autant plus pernicieux qu’une seule écoute par un auditeur de la version de l’album sur-découpée en 55 morceaux pèse plus de 10 fois plus qu’une écoute de la version originale en 5 mouvements, donc cette version sur-découpée remonte d’autant plus facilement dans les résultats de recherche comme étant la plus populaire, du fait justement qu’elle engrange artificiellement plus de streams que les autres versions… Donc le gain n’est pas seulement financier pour le label, mais c’est aussi un gain en visibilité par la même occasion, qui attire à son tour encore plus d’écoutes des auditeurs non-vigilants qui prennent la première suggestion, et le cercle vicieux continue ainsi de s’auto-alimenter…