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UCPS : Savez-vous quels artistes reçoivent votre argent ?


Après plusieurs mois de travail acharné et de dévouement, nous sommes ravis d’annoncer notre nouvelle initiative !



Deezer a lancé un nouveau site Web pour montrer aux utilisateurs comment on souhaite rendre le streaming plus équitable pour tous en mettant en œuvre un système de paiement centré sur l'utilisateur, UCPS. Notre objectif est de lancer notre nouveau mode de paiement au début de l'année prochaine afin de donner le pouvoir aux abonnés de décider où leur argent ira.



Avec UCPS, vos paiements mensuels vont aux artistes que vous écoutez, plutôt qu'au marché actuel basé sur un système d'actions partagées.



Accédez à notre simulateur sur notre site Web dédié : www.deezer.com/ucps.

Vous pourrez découvrir vos cinq artistes préférés et connaître le montant exact de votre abonnement Deezer qui est versé aux artistes que vous aimez.



Partagez vos questions ci-dessous et participez à la conversation sur les réseaux sociaux avec le hashtag #StreamingEquitable



Ayons un impact dans l'industrie de la musique et rendons le streaming plus équitable pour tout le monde !



72 commentaires

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@Caliban Merci pour ta réponse.

Je comprends bien que ça ne dépend pas que de Deezer, mais justement ce qu’on leur reproche ici c’est d’avoir communiqué autant sur l’UCPS presque comme si c’était déjà fait, alors qu’en fait il n’y avait encore rien du tout de concrétisé derrière avec les gros acteurs qui tiennent le système… Deezer a joué à fond sur cet effet d’annonce, et peut-être qu’ils comptaient sur cette communication comme un moyen de mettre la pression sur les grosses maisons de disque dans les négociations, je ne sais pas, mais d’un point de vue d’utilisateur nous faire miroiter de belles promesses comme ça quand ce ne sont en fait encore que de nobles idées sans rien de signé derrière, ça frise quand même un peu la publicité mensongère…

En attendant, on peut dire que Deezer aura au moins eu le mérite de jouer la transparence et de nous exposer crument les dérives du système actuel, mais maintenant qu’on en a bien pris conscience, ça nous devient justement beaucoup plus difficile de continuer à le supporter… Parce que voir ce constat désespérant écrit noir sur blanc, c’était un bon outil de com’ pour nous expliquer pourquoi il fallait que ça change grâce à l’UCPS qui allait enfin rééquilibrer les choses, mais si au final ça ne change pas, cette même communication finit par se retourner contre Deezer :

 

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@Caliban@Chloé-Deezer 
Finalement, je n’avais pas si tort que ça quand j’ai écrit “je ne comprends pas pourquoi ne pas passer à l'acte, d'autant que l'idée commence à faire son chemin chez d'autres (Soundcloud est sur les rangs aussi, d'après ce que j'ai vu), alors vous attendez quoi, de vous faire doubler ? Que d'autres le fassent avant vous et alors vous vous contenterez de pouvoir dire que vous aviez été les premiers à promouvoir cette idée ?”
Car en effet, les choses bougent (chez les autres) : je viens juste de voir que Warner Music Group adhère désormais à l’UCPS de Soundcloud.
https://thequietus.com/articles/31865-warner-music-group-becomes-first-major-label-to-adopt-fan-powered-royalties-system

Alors je le répète : Deezer, vous attendez quoi ?

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L’exemple de Soundcloud prouve donc bien que c’est possible de commencer à agir sans attendre.

Je résume pour que ce soit bien clair (pour ceux qui n’auraient pas tout suivi ou pas cliqué sur le lien ci-dessus) : Deezer communique sur l’UCPS depuis des années, mais sans l’appliquer (au début on nous promettait que c’était imminent pour 2020, puis pour bientôt mais sans plus donner de date, puis plus rien… soi-disant car il faudrait impérativement l’accord de tous les acteurs impliqués, et Deezer n’arrive pas à les convaincre). A l’inverse, Soundcloud a commencé à l’appliquer pour de bon il y a 1 an déjà (en avril 2021), d’abord uniquement aux artistes pour qui c’était possible de le faire sans avoir besoin de l’accord des maisons de disque, mais ils ont pu démontrer ainsi que ça marche et que c’est réellement bénéfique (étude de retour d’expérience à l’appui), de sorte que maintenant une première grosse major (Warner Music Group) rejoint le mouvement, et il faut espérer que ça fera boule de neige…

Soundcloud appelle son nouveau système Fan-Powered Royalties (FPR), tandis que Deezer parle de User Centric Payment System (UCPS), mais le principe est bien le même : il s’agit de flécher chaque stream directement de l’auditeur vers les artistes qu’il écoute, au lieu que tout soit versé au pot commun puis redistribué au pro-rata du nombre d’écoutes totales sur la plateforme. Ce nouveau système de rémunération basé sur le nombre d’auditeurs réels permettrait d’augmenter significativement les revenus de streaming de tous les artistes qui ont leur petite fanbase dédiée, même et surtout dans des genres musicaux peu populaires qui sont très défavorisés par le système actuel de pot commun qui est inique et injuste, car il ne profite qu’aux genres musicaux les plus populaires quantitativement et aux plus grosses stars qui raflent la mise, tandis que tous les autres n’ont plus qu’à se partager les miettes. Concrètement, ça veut dire par exemple qu’actuellement quand j’écoute une compositrice Lituanienne de musique classique contemporaine, en fait c’est Beyoncé qui ramasse mon argent, c’est ça la règle du pot commun ! Tout le monde y est perdant, sauf Beyoncé et consorts.
Si en plus on ajoute à ça le phénomène des faux streams qui ont pris des proportions industrielles et qui faussent encore un peu plus le jeu, il est vraiment grand temps que ça change… En fait je ne vois même pas avec quels arguments les acteurs du secteur pourraient encore décemment s’y opposer. Mais c’est vraiment très dommage que Deezer, qui en était pourtant le premier convaincu, ne donne désormais plus aucun signe de vie sur ce sujet majeur…

Voilà, maintenant je m’arrête, j’en ai déjà assez fait ici pour tenter de relancer ce sujet, mais je continuerai quand même d’attendre (sans doute en vain) une réponse officielle et précise de Deezer.

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L’exemple de Soundcloud prouve donc bien que c’est possible de commencer à agir sans attendre.

Je résume pour que ce soit bien clair (pour ceux qui n’auraient pas tout suivi ou pas cliqué sur le lien ci-dessus) : Deezer communique sur l’UCPS depuis des années, mais sans l’appliquer (au début on nous promettait que c’était imminent pour 2020, puis pour bientôt mais sans plus donner de date, puis plus rien… soi-disant car il faudrait impérativement l’accord de tous les acteurs impliqués, et Deezer n’arrive pas à les convaincre). A l’inverse, Soundcloud a commencé à l’appliquer pour de bon il y a 1 an déjà (en avril 2021), d’abord uniquement aux artistes pour qui c’était possible de le faire sans avoir besoin de l’accord des maisons de disque, mais ils ont pu démontrer ainsi que ça marche et que c’est réellement bénéfique (étude de retour d’expérience à l’appui), de sorte que maintenant une première grosse major (Warner Music Group) rejoint le mouvement, et il faut espérer que ça fera boule de neige…

Soundcloud appelle son nouveau système Fan-Powered Royalties (FPR), tandis que Deezer parle de User Centric Payment System (UCPS), mais le principe est bien le même : il s’agit de flécher chaque stream directement de l’auditeur vers les artistes qu’il écoute, au lieu que tout soit versé au pot commun puis redistribué au pro-rata du nombre d’écoutes totales sur la plateforme. Ce nouveau système de rémunération basé sur le nombre d’auditeurs réels permettrait d’augmenter significativement les revenus de streaming de tous les artistes qui ont leur petite fanbase dédiée, même et surtout dans des genres musicaux peu populaires qui sont très défavorisés par le système actuel de pot commun qui est inique et injuste, car il ne profite qu’aux genres musicaux les plus populaires quantitativement et aux plus grosses stars qui raflent la mise, tandis que tous les autres n’ont plus qu’à se partager les miettes. Concrètement, ça veut dire par exemple qu’actuellement quand j’écoute une compositrice Lituanienne de musique classique contemporaine, en fait c’est Beyoncé qui ramasse mon argent, c’est ça la règle du pot commun ! Tout le monde y est perdant, sauf Beyoncé et consorts.
Si en plus on ajoute à ça le phénomène des faux streams qui ont pris des proportions industrielles et qui faussent encore un peu plus le jeu, il est vraiment grand temps que ça change… En fait je ne vois même pas avec quels arguments les acteurs du secteur pourraient encore décemment s’y opposer. Mais c’est vraiment très dommage que Deezer, qui en était pourtant le premier convaincu, ne donne désormais plus aucun signe de vie sur ce sujet majeur…

Voilà, maintenant je m’arrête, j’en ai déjà assez fait ici pour tenter de relancer ce sujet, mais je continuerai quand même d’attendre (sans doute en vain) une réponse officielle et précise de Deezer.

 

Pour le coup Sound cloud a réussi son pari en commençant avec des artistes avec lesquels il pouvait le faire et ça a payé avec l’accord d’une maison de disque. Chapeau à eux.  Je pense qu’on est nombreux à regretter ici que Deezer ait énormément communiqué sur ce point sans que cela puisse se mettre réellement en place.

Si ça intéresse certain.e.s ici voci le lien d’un article sur le partenariat Warner / Sound Cloud : https://siecledigital.fr/2022/07/26/warner-music-group-adopte-le-mode-de-remuneration-fan-powered-royalties-de-soundcloud/

 

Si ça peut relancer les négociations en France ça serait une bonne chose, pas seulement pour deezer mais pour les artistes !

 

Bonne journée.

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Merci @metelkovamesto  et  @Caliban  pour ces informations et les liens. Intéressant ! Les choses commencent peut-être à bouger dans le bon sens pour permettre aux autres plateformes de suivre le mouvement d’un système de rémunération plus juste.

Surtout quand on n’écoute soi-même quasiment jamais les hits et qu’on cherche plutôt à découvrir tous les artistes moins connus, de France ou de tous les pays du monde ! C’est pourtant bien l’intérêt des sites de streaming par rapport aux radios, de permettre un accès à TOUTES les musiques, non ?! Ce serait normal que tous ces artistes bénéficient au mieux des écoutes de leurs albums !

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@Caliban En faisant une petite recherche rapide sur le sujet j’avais vu moi aussi l’article en français dont tu donnes le lien, mais je ne l’avais pas cité car je trouve qu’il y a une phrase dans laquelle sa traduction prête à confusion. Il dit à propos du système Fan-Powered Royalties de SoundCloud : “Contrairement aux modèles de rémunération classiques des grands services de streaming comme Deezer ou Spotify, le système verse directement les redevances à chaque artiste, dans un grand pot commun dont le contenu sera réparti au prorata.” Or non justement, le pot commun et le pro-rata, c’est le système actuel dont on veut se débarrasser, comme le même article le dit d’ailleurs bien lui-même dans la phrase précédente en indiquant que le système Fan-Powered Royalties “permet aux artistes indépendants d’échapper au système de pot commun qui favorisait les stars”.
Le communiqué de presse originel de Soundcloud en anglais est plus clair : “Under FPR, each fan’s subscription or advertising revenue is distributed among the artists they listen to, rather than being pooled under the traditional pro-rata model the music industry has been using for over a decade.”
https://press.soundcloud.com/216750-soundcloud-and-warner-music-group-announce-global-licensing-deal-bringing-fan-powered-royalties-to-major-label-artists

C’est juste une petite précision, mais le sujet peut être assez ardu, donc il vaut mieux que ce soit formulé de façon bien claire !

Sinon ce que je n’arrive toujours pas vraiment à comprendre, c’est que Deezer a apparemment déjà au moins l’accord de principe d’un certain nombre de labels indépendants, alors si Soundcloud est capable de commencer à appliquer son système FPR aux artistes de Warner Music Group sans attendre l’accord des autres maisons de disque, pourquoi Deezer ne pourrait pas commencer avec les labels indépendants uniquement, dans un premier temps… Ce serait peut-être un pari risqué (et la récente entrée en bourse - râtée - de Deezer n’est sans doute pas propice aux initiatives disruptives courageuses), mais comme je l’ai déjà dit précédemment, même si elles ne sont pas d’accord, ça m’étonnerait que les grosses maisons de disque retirent tout leur catalogue de Deezer en représailles, car elles n’y auraient aucun intérêt ni en terme d’image ni même financièrement… Enfin bon je ne suis pas juriste, mais si la législation française l’interdit, alors il est temps de faire du lobbying pour changer cette législation… Puisque techniquement en tout cas, d’après l’exemple de Soundcloud, c’est possible.

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Toujours rien de neuf sous le soleil par ici ? 🥲

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Si, il y a du neuf, dont Deezer s’est bien gardé de nous parler.
En résumé, Deezer a finalement signé un accord avec Universal Music Group pour adopter un nouveau système de rémunération ‘artist-centric’, qui est une version très dégradée du modèle ‘user-centric’ du projet d’UCPS originel. Dégradée pour plusieurs raisons, mais notamment parce que dans cet accord qui est apparemment entré en vigueur au mois d’Octobre 2023, les plus petits artistes qui ont le moins d’écoutes sont tout simplement exclus du nouveau système de paiement !

Pour ceux que ça intéresse, je joins ci-dessous les liens de plusieurs articles (en anglais), qui sont longs mais vraiment très éclairants sur où en est ce sujet, qui apparemment est en train de beaucoup bouger dernièrement (Spotify aussi va exclure les plus petits artistes de son nouveau modèle de paiement).

https://musically.com/2023/09/06/umg-and-deezer-reveal-plans-for-artist-centric-streaming-payouts/

https://musically.com/2023/01/23/what-do-we-mean-by-artist-centric-music-streaming-models/

https://thequietus.com/articles/33544-spotify-plans-changes-to-royalties-payout-model

https://thequietus.com/articles/33611-spotify-royalties (ne vous arrêtez pas au titre, la majorité de l’article est bien consacré à Deezer):

“What has happened is this. Back in September, UMG announced it was working with Deezer, one of the smaller subscription services with around 10 million subscribers globally, to change how streaming royalties are paid out. Starting in October in France, this was originally intended as a trial run and a proof of concept for a whole new way to share out streaming income. Moving away from the old “pro-rata” system [...] money would be paid out based on an “artist-centric” model [...] This is being sold as true meritocracy in streaming economics. How could it not be? Except there is a lot more happening around this. What UMG and Deezer term “professional artists" will get increased royalties, but they will have to pass a listening threshold of at least 1,000 plays and 500 unique listeners a month to qualify. [...]”

Personnellement il y a plein d’albums que je suis quasiment la seule à écouter sur Deezer, ou qui n’ont au mieux que quelques fans et sont en tout cas bien en-deça du seuil de “validité” défini ici, donc non je ne vois vraiment pas là le progrès escompté !

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Bah en meme temps ils peuvent pas dépenser une fortune dans un immonde nouveau logo violet et rémunérer correctement les petits artistes. Y a des priorités dans la vie

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Sauf que justement, les infos révélées ici jettent un jour beaucoup plus concret sur la récente communication vaseuse de Deezer sur sa “nouvelle identité” censée refléter ses “nouveaux engagements avec ses partenaires” pour favoriser “l’implication des fans”, et blablabla, ça semblait fumeux, mais quand on lit ces articles (cliquez au moins sur le premier lien si vous ne l’avez pas fait, il donne très clairement les détails connus à ce jour du nouveau modèle mis en place par ce deal de Deezer avec Universal) on se rend compte que derrière ce verbiage flou se cachait en fait un deal bien réel pour changer le modèle de rémunération des artistes sur Deezer, ce qui n’est pas rien, et selon moi c’est vraiment beaucoup plus important et ça mérite beaucoup plus qu’on s’y intéresse plutôt que de continuer sans fin à commenter ce nouveau logo (immonde, on est tous d’accord là-dessus) sur lequel il est clair qu’ils ne reviendront pas (malheureusement).

Le sujet est complexe, alors pour que ce soit plus clair pour tout le monde, je résume ici à grands traits ce que moi j’ai compris :
- Le système de pot commun/pro-rata (appliqué jusqu’à présent) c’était ça : l’argent de ton abonnement va aux gros artistes proportionnellement les plus streamés sur la plateforme, même si tu ne les as personnellement jamais écoutés.
- La promesse du système ‘user-centric’ (UCPS) tel que pensé initialement par Deezer avec des labels indépendants (jamais appliqué) c’était ça : l’argent de ton abonnement ira désormais seulement aux artistes que tu écoutes personnellement, aussi petits soient-ils. Point.
- Le système ‘artist-centric’ tel que révisé par la grosse major Universal (appliqué en France depuis ce mois d’Octobre, d’après la presse) c’est devenu : l’argent de ton abonnement ira peut-être aux artistes que tu écoutes, sauf que bah en fait non, certains artistes que tu écoutes sont trop petits et Deezer ne les considère plus comme de “vrais artistes” donc ils n’auront pas le droit de recevoir ton argent au même titre que les autres.

Je peux comprendre la volonté de lutter contre les “faux artistes”, mais prendre le nombre d’auditeurs comme seul critère ce n’est pas juste, ce n’est pas un critère pertinent :
- par exemple si j’écoute des musiques de niches plutôt pointues et exigeantes artistiquement mais qui de ce fait par définition ont une faible audience,
- ou si j’écoute des artistes reconnus par leurs pairs dans leur pays mais qui sont totalement inconnus en France et ont de ce fait très peu d’auditeurs sur Deezer,
> de quel droit Deezer peut-il se permettre de décréter que ce ne sont pas de vrais “artistes professionnels”, parce qu’ils ne font pas assez de streams ? Si la qualité artistique d’une oeuvre se mesurait à sa popularité grand public, ça se saurait…

Selon moi, l’introduction de ce seuil d’une popularité minimale requise de 1000 streams et 500 auditeurs uniques mensuels, ça vide en grande partie le projet d’UCPS de son sens initial…
Alors certes, on peut quand même se réjouir que Deezer n’ait pas renoncé à ce projet (je croyais franchement qu’ils l’avaient abandonné), même si c’est au prix de cette grosse concession qu’ils ont dû faire à Universal pour le leur faire accepter. Si on est optimiste, on peut se dire que c’est au moins un premier pas concret vers un changement de modèle, après des années de promesse vaine sans aucune concrétisation. Mais quand même, les petits labels indépendants doivent se sentir pas mal trahis, tout comme les utilisateurs comme moi qui écoutent beaucoup d’artistes n’atteignant pas du tout ce seuil (et qui n’en sont pas moins de vrais artistes pour autant).

Certes, Spotify fait bien pire, puisqu’elle adopte aussi un nouveau seuil de validation (ou plutôt d’exclusion), mais tout en conservant son modèle de pot commun, dont elle se contente d’éjecter purement et simplement les petits artistes qui n’atteignent pas la barre et qui ne recevront donc plus aucune rémunération pour leurs morceaux qui ne sont pas assez streamés… Bon, concrètement ça ne changera sans doute pas grand-chose pour eux par rapport aux fractions de centimes qu’ils recevaient avant, mais symboliquement le message envoyé est ignoble : “à nos yeux votre musique ne vaut strictement rien” (et en devinant la suite de leur pensée je pourrais ajouter “estimez-vous déjà heureux qu’on tolère votre présence sur notre plateforme, mais méfiez-vous, si ça se trouve à ce rythme-là bientôt c’est vous les petits artistes qui devrez carrément payer pour la place que vous occupez inutilement sur nos serveurs”… Alors qu’en vérité, sans les contenus fournis par tous les artistes, petits et grands, une plateforme de streaming n’est absolument RIEN !).

Mais justement, ce point n’est pas très clair concernant Deezer et j’aimerais vraiment avoir une clarification officielle sur ce sujet : est-ce que chez Deezer aussi les petits artistes en-dessous du seuil seront privés de toute rémunération comme chez Spotify, ou est-ce qu’ils seront juste rémunérés à moitié-prix, étant les seuls à ne pas avoir droit au “double boost” réservé aux “artistes professionnels” (selon la terminologie marketing officielle), mais soyons francs en fait si on traduit ça veut bien dire que ceux qui n’atteignent pas cette taille “professionnelle” seront démonétisés d’une façon ou d’une autre, la seule question étant : complétement ou juste à moitié ? Et quand on sait que dans le même temps Deezer et UMG reconnaissent eux-même que d’après une étude qu’ils ont menée, en fait seuls 2% des artistes sur Deezer ont plus de 1000 auditeurs par mois, cette question est loin d’être secondaire, car en fait ça va concerner l’immense majorité des artistes.

Par ailleurs, je ne vois vraiment pas comment l’introduction de ce seuil pourrait aider à lutter contre les “faux streams” (autre objectif affiché), au contraire ça me semble plutôt être un pousse-au-crime qui risque encore plus d’inciter certains artistes à demander à leurs fans sur les réseaux sociaux de streamer leurs morceaux en boucle pendant leur sommeil pour leur faire atteindre le seuil fatidique…

Bref, il y a quelque-chose dans cette logique qui m’échappe… Donner encore une prime supplémentaire aux plus gros, soit-disant pour favoriser les moyens gros (qui y gagneront en effet peut-être un petit plus), mais en méprisant et écrasant au passage encore davantage les petits artistes qui font pourtant toute la richesse et la diversité du catalogue de la plateforme grâce à quoi quelqu’un comme moi qui n’a pas du tout des goûts mainstream utilise quand même Deezer, vraiment je ne comprends pas…  POURQUOI ? (mais je crois que ça s’appelle juste la loi du marché où à la fin c’est toujours les grosses majors qui dictent leur loi).

Il y a encore d’autres mesures dans ce nouveau modèle de rémunération que je n’ai pas commentées ici, mais je vous invite vraiment à lire au minimum le premier article dont je remets le lien, pour en prendre connaissance : https://musically.com/2023/09/06/umg-and-deezer-reveal-plans-for-artist-centric-streaming-payouts/

En attendant, je l’espère, une réponse ou une communication officielle de Deezer sur ce sujet ESSENTIEL. @Chloé-Deezer 

Merci beaucoup pour les liens et les explications.

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Pour ceux que ça intéresse, je recommande l’écoute de cette émission de France Culture diffusée aujourd’hui dans laquelle un officiel de chez Deezer s’exprime entre autres sur ce sujet du changement de modèle ‘market-centric’ (pot commun, le modèle généralement appliqué) / ‘user-centric’ (le modèle vertueux que Deezer n’a pas réussi à faire accepter par les majors) / ‘artist-centric’ (le modèle de compromis qu’ils ont finalement trouvé, sur lequel il donne dans cette interview quelques détails supplémentaires intéressants).
Le passage qui concerne ce sujet en particulier se situe plutôt dans le dernier tiers de l’émission (où il est par ailleurs question des plans de Deezer pour espérer devenir rentable en 2025, de la nouvelle taxe streaming, etc.):
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-meilleur-des-mondes/spotify-deezer-les-nouveaux-defis-du-streaming-musical-2533873

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Apple Music le fait aussi depuis un moment ils renumerent les artistes en fonction du nombre d’écoute. 0,00009 cent un truc comme ça et ils l’ont fait bien avant Deezer 

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Merci @metelkovamesto pour tous ces détails, j’avais complètement loupé ta réponse !

Comme toi, je suis très mitigée par ce revirement/compromis de l’UCPS vers  l’ACPS, effectué en douce et de préférence sans vraiment communiquer dessus… Où est passée la transparence inhérente à l’UCPS ?

Je m’en suis rendue compte en essayant de retourner sur le lien mentionné tout en haut de ce topic qui décryptait comment notre abonnement était redistribué, quelle surprise de tomber sur une page d’informations sur un tout autre système !

Effectivement, on dirait bien que les grosses major ont gentiment posé leurs valises chez Deezer, bye bye Jeronimo Folgueira et bonjour le nouveau CEO par intérim tout droit sorti de chez… Warner ! Ca alors… Et ça ne devrait pas bouger considérant les chiffres réalisés sur le premier trimestre de 2024, ils doivent se féliciter de cette nouvelle stratégie.

Concernant le seuil de 1000 écoutes et 500 utilisateurs uniques par mois, l’ex-CEO le défendait ainsi : 
“If an artist doesn’t get to 1,000 streams and 500 listeners a month, they cannot make a living regardless of what the payout of the model is. So you’re not technically a professional. And any up-and-coming artist that is rising up gets to those levels pretty quickly.”

Ca reste toujours contradictoire avec les chiffres énoncés en 2023, soit 2% des artistes présents sur Deezer qui atteignaient ce seuil… Et un poil condescendant, puisque selon lui ce seuil est facile à atteindre si l’on est un.e artiste prometteur.euse 🤡

 

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@Lu M Watson Moi non plus je n’ai pas du tout été notifiée de ta dernière réponse d’il y a un mois (alors que j’étais pourtant taggée dedans), c’est étrange…

Je la découvre donc juste maintenant alors que je venais ici pour partager de nouveaux documents complémentaires sur ce sujet, car moi aussi j’ai remarqué récemment (par hasard également) que Deezer affiche désormais officiellement son nouveau système « Artist-Centric » (ACPS) comme étant son nouveau modèle de rémunération des artistes :
https://www.deezer.com/explore/fr/artist-remuneration/

De ce nouvel affichage, j’en déduis donc que l’ACPS ne serait maintenant plus seulement en phase de test (entrée en vigueur en Octobre 2023, en France uniquement d’après ce que j’avais pu lire alors), mais que ce nouveau modèle serait désormais bel et bien adopté définitivement ? (je mets ici un point d’interrogation car il vaut mieux rester prudent quand même, si on se souvient de l’affichage précédent qui présentait fièrement le projet d’UCPS de façon assez trompeuse en laissant à croire qu’il serait presque sur le point de pouvoir être appliqué, alors qu’en fait ça n’a jamais été le cas, donc là oui l’ACPS est bien appliqué depuis Octobre 2023 semble-t-il, mais sans qu’on sache vraiment quand est-ce que la période d’évaluation devait prendre fin ni si les grosses majors avaient ou ont encore éventuellement la possibilité ou non de décider finalement à l’issue de cette phase de test que bah en fait non ça ne leur convient pas…).

En cherchant un peu pour voir si il y avait eu une annonce à ce sujet, j’ai juste trouvé aussi une autre communication officielle de Deezer datée de fin Octobre 2023, annonçant le lancement d’une étude conjointe de Deezer avec la Sacem pour étudier l’impact de ce nouveau modèle sur la redistribution des droits d’auteur :
https://newsroom-deezer.com/fr/2023/10/deezer-et-la-sacem-etudient-limpact-du-modele-artist-centric-pour-les-droits-dauteur/

Dans la seconde partie de cette communication, il y a un résumé fort clair des différents points qui composent le nouveau modèle ACPS, donnant notamment quelques précisions supplémentaires sur un élément-clé jusqu’à présent peu évoqué : le plafonnement du poids relatif de chaque utilisateur à 1000 streams par mois, qui est en fait la seule trace qui reste ici de l’ancien projet d’UCPS.
Pour plus de clarté de lecture, je joins ici les citations tirées des deux liens ci-dessus concernant ce point précis, car c’est le seul point qui est présenté de façon légèrement différente entre les deux versions, donc ça mérite quelques commentaires et explications (que je tenterais de donner ensuite) :

« Rééquilibrer la monétisation
À partir des paiements des utilisateur·ices, un pot commun est formé. Ce pot est redistribué équitablement aux artistes (via leurs distributeurs) en fonction du nombre de streams par utilisateur·ices. À savoir que la participation de chaque utilisateur·ice est plafonnée à 1000 streams par mois maximum (en moyenne un·e utilisateur·ice streame 600 fois). »


« Approche centrée sur l’utilisateur (User-Centric) – Outre les points précédemment mentionnés, ce nouveau modèle reprend un élément du User-Centric, avec un plafond de monétisation de 1 000 streams par utilisateur et par mois. Cela signifie que la contribution de chaque utilisateur est comptabilisée comme 1000 streams, quel que soit le montant réel. De cette manière, les droits générés sont partagés plus équitablement entre les artistes que l’utilisateur écoute chaque mois et les comportements frauduleux sont découragés. »

C’est assez complexe à comprendre quand on n’a pas l’esprit matheux (j’en conviens), mais le représentant de Deezer l’avait expliqué encore mieux (bien que succinctement) vers la fin de l’interview sur France Culture dont j’avais déjà donné le lien ci-dessus il y a quelques mois. Il disait notamment de façon très intéressante que ce plafonnement (fictif) du poids de chaque utilisateur à 1000 streams, c’était une première étape (la seule qu’ils ont pu faire accepter aux majors pour l’instant), mais que dans l’absolu Deezer espérerait pouvoir ensuite faire baisser ce plafond progressivement, et que si un jour on pouvait arriver à le ramener à 1, en fait ça équivaudrait alors à l’UCPS.

Pour l’instant cependant on en est encore loin, et ce nouveau modèle ACPS teinté d’une touche d’UCPS n’abolit pas le système du pot commun, malheureusement (les recettes tirées des abonnements et pubs de tous les utilisateurs sont toujours versées dans un grand pot commun, il n’y a donc toujours pas de fléchage direct des revenus de chaque utilisateur vers les artistes qu’il écoute personnellement comme ça aurait été le cas idéalement dans le modèle « User-Centric » pur et dur). Mais ce mécanisme de plafonnement du poids de chaque utilisateur vise au moins à atténuer un peu la sur-représentation des goûts musicaux de certains types d’utilisateurs, et donc la mainmise de certains genres musicaux sur le pactole commun, qui avait lieu jusqu’à présent au détriment des autres. Pour comprendre cela il faut bien garder en tête la situation initiale dont on part, à savoir le modèle du pot commun sans correctif (aussi appelé « Market-Centric »), où la répartition des revenus se fait en fonction des parts de marché des artistes en nombre de streams au niveau global. Le problème avec ce système, concrètement, c’est que non seulement les gens qui écoutent du rap ou de la pop mainstream sont beaucoup plus nombreux sur la plateforme que ceux écoutent du classique ou du jazz par exemple, mais ils sont aussi généralement beaucoup plus jeunes et ont des pratiques d’écoute plus intensives (ils streament en moyenne davantage, et les ados typiquement ont beaucoup plus tendance à streamer en boucle la même chanson), donc leurs artistes engrangent beaucoup plus de streams et raflent la mise financièrement. Cela peut sembler normal aux yeux de leurs fans, mais si on se place du point de vue des artistes et auditeurs d’autres genres musicaux, c’est profondément injuste, car en fait c’est comme si lorsque j’allais voir un petit film d’auteur indé au cinéma, la quasi-totalité de la recette tirée de mon ticket de cinéma était en fait reversée au gros blockbuster qui passe dans la salle d’à côté (via un pot commun), lequel fait évidemment beaucoup plus d’entrées au niveau global, y compris grâce à des ados qui sont retournés voir ce même blockbuster 3 fois dans la semaine. Si j’ai bien compris, le plafonnement du poids de chaque utilisateur à 1000 streams par mois, c’est fait justement pour limiter cet effet-là.

(Si jamais je me trompe ce serait bien que les community managers rectifient, mais comme ils ne le font pas et n’ont plus répondu ni communiqué sur ce sujet depuis très longtemps, alors je continue ici mes efforts de pédagogie, en tentant de reformuler le plus clairement possible ce que moi je pense avoir compris de ce sujet pour le moins complexe).

Toujours dans ce même effort de pédagogie, je voudrais bien re-préciser ici qu’il ne faut surtout pas confondre ce nouveau plafonnement (fictif) à 1000 streams par mois par utilisateur d’une part (le zest d’UCPS dans l’ACPS), avec d’autre part cet autre nouveau seuil de 1000 streams et 500 auditeurs uniques mensuels nécessaires pour obtenir la qualification d’« artiste professionnel » ouvrant droit à un « boost ». Ce sont deux mécanismes différents, et qui par certains aspects me semble-t-il risquent même un peu de se contredire et s’annuler l’un l’autre (c’est là qu’on voit bien que ce système est le fruit d’un compromis) :
- Le plafonnement par utilisateur permet d’atténuer les effets de la fraude (un bot qui streame 5000 fois le même morceau ne sera comptabilisé que 1000 fois), mais dans le même temps le seuil de streams requis pour avoir droit au boost est un peu un pousse-au-crime risquant d’inciter certains petits artistes à avoir justement recours aux faux streams pour pouvoir l’atteindre (bien que le fait que ce soit couplé à un nombre d’utilisateurs uniques rende la manœuvre plus compliquée, mais je ne doute pas que les arnaqueurs sauront s’adapter en multipliant leur nombre de bots).
- De même, le plafonnement par utilisateur devrait en principe permettre de mieux rémunérer les genres musicaux minoritaires, mais dans le même temps le seuil pour avoir droit au boost défavorise les artistes de ces mêmes genres minoritaires où il est plus difficile de pouvoir l’atteindre. Donc je reste assez circonspecte sur la capacité globale de ce système à pouvoir tenir pleinement ses promesses de rééquilibrage, vu cette contradiction interne.

Néanmoins, ce « boost » ou « double bonus » réservé aux artistes dits « professionnels » est l’une des autres mesures-phares du nouveau modèle ACPS, d’où il tire même son nom apparemment (belle trouvaille marketing d’ailleurs que ce terme « Artist-Centric »). Il se présente ainsi :

« Se focaliser sur les artistes – Deezer attribuera un double bonus aux “artistes professionnels” (qui ont au minimum 1 000 streams par mois avec au moins 500 auditeurs uniques), afin de les rémunérer plus équitablement pour la qualité et l’engagement qu’ils apportent sur la plateforme et pour les fans. »

Ce boost double la valeur de chaque stream des artistes qui en bénéficient (du moins ça c’est la façon très positive qu’a Deezer de présenter la chose, « un stream = deux »), mais on peut aussi bien dire que ça démonétise de moitié tous les streams des petits artistes qui n’ont pas la chance de pouvoir en bénéficier, comparé aux autres (ça c’est la dure réalité mathématique, car selon le côté où on se trouve on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein, mais c’est bien la même chose). D’autant plus que (bien que je n’aie rien lu ni entendu là-dessus nulle part, c’est une hypothèse personnelle que j’avance ici), je suppose que dans le souci de maintenir l’équilibre financier de Deezer (qui ne va sans doute pas sortir cette rallonge magiquement de sa poche), pour pouvoir donner ces boosts d’un côté, Deezer a probablement dû diminuer dans le même temps la rémunération de référence de base pour un stream standard (sinon je ne vois pas trop d’où sortirait cet argent). Donc si on y réfléchit bien (sans se laisser bercer par le discours très habile de Deezer sur ce coup-là), je pense qu’en vérité c’est plus ou moins la même logique qui s’applique ici que celle qui a conduit à la démonétisation totale des petits streams sur Spotify (je reviendrai là-dessus plus loin). Et en effet c’est très certainement les grosses majors qui ont poussé voire imposé cette mesure, qui profite à coup sûr à leurs gros artistes, mais qui peut profiter aussi aux artistes intermédiaires (typiquement le petit groupe de rock indé qui a quelques milliers de fans, par exemple, qui verra sans doute ses revenus augmenter grâce à ce boost), donc ça peut satisfaire aussi certains labels indépendants.

La justification avancée dans les propos de l’ex-CEO de Deezer (rapportés ci-dessus par @Lu M Watson), comme quoi les artistes n’atteignant pas ce seuil de 1000 streams et 500 auditeurs uniques mensuels ne peuvent de toute façon pas vivre financièrement de leur musique et ne sont donc pas de vrais artistes professionnels, ça reflète bien le mode de pensée des businessmen des grosses majors pour qui un artiste doit forcément être rentable pour être digne d’intérêt… Triste mentalité.
Alors certes (pour me faire ici un instant l’avocat du diable), j’aurais moi-même bien du mal je l’admets à qualifier d’« artistes professionnels » tous les jeunes aspirants rappeurs en herbe qui bricolent des morceaux dans leur chambre sur un petit logiciel de création musicale et qui les mettent librement sur les plateformes de streaming (en devant juste passer par un distributeur, ce qui n’est pas un obstacle car il en existe pleins accessibles à tous en quelques clics), sans être signés du tout sur un label, ni sans être passés par aucun autre processus de validation artistique. Il me semble qu’il y a quelques années en arrière, ceux qui n’en sont encore qu’à ce stade embryonnaire de leur développement musical uploadaient plutôt leurs morceaux en libre accès sur Soundcloud et YouTube, où ils pouvaient espérer se faire repérer et commencer à se constituer une petite fanbase, et que les plateformes comme Deezer et Spotify avaient un côté plus « officiel » qui apparaissait comme étant l’étape suivante, à laquelle ils accédaient seulement une fois que leur musique sortait sur un label par exemple (du moins c’est l’impression que j’avais). Mais depuis tout s’est brouillé, et les plateformes croulent aujourd’hui sous une avalanche de contenus non vérifiés (en plus de la production musicale officielle qui est elle-même surabondante), donc elles souhaitent se doter de nouveaux critères leur permettant de faire un peu le tri dans tout ça, ce que je peux parfaitement comprendre et même approuver dans une certaine mesure. Sauf que je n’approuve pas le critère retenu ici, purement quantitatif.

Car (je prêche maintenant pour ma paroisse), personnellement la plupart des artistes que j’écoute sont très loin de pouvoir atteindre ce seuil de 1000 streams et 500 auditeurs uniques mensuels. Pourtant ce sont bien de vrais musiciens et compositeurs, mais qui font une musique pas commerciale ni grand-public pour un sou, qui se situe plutôt à la marge de genres musicaux déjà minoritaires dans la société actuelle en général, et encore d’autant plus minoritaires parmi l’audience démographique de Deezer. Des artistes qui font par exemple de la musique classique contemporaine expérimentale, ne correspondant pas aux playlists easy-listening du type « piano calme pour se détendre », ou d’autres qui jouent un répertoire mêlant musique très ancienne et contemporaine en mettant en avant les sonorités d’instruments traditionnels folkloriques polonais ou arméniens ou ce genre de choses (pour donner juste ici quelques exemples concrets du genre de musiques que je peux écouter et qui sont complètement dans l’angle mort de ceux qui ont pensé ce critère de « professionnalité »). Ces artistes sont souvent reconnus par leurs pairs et sont parfois même soutenus financièrement par certaines institutions culturelles de leurs pays qui supportent ce genre de musiques non-rentables, mais si ils arrivent à avoir ne serait-ce que quelques dizaines de fans sur Deezer, c’est déjà un exploit (il y a parfois certains albums que je suis carrément la seule à écouter) !

Donc personnellement je ne peux pas approuver ce premier critère de boost. Par contre à première vue j’étais plutôt très favorable en revanche au second critère, qui donne un boost aux écoutes résultant d’une recherche active de l’utilisateur, par opposition aux écoutes passives de playlists algorithmiques. Ça me semblait être une très bonne idée, sauf que maintenant à y regarder de plus près (le diable étant toujours dans les détails), j’ai comme un doute. Un gros doute. Je relis la présentation de ce critère dans les deux documents officiels de Deezer dont j’ai mis les liens au début de ce post, et je vois ceci :

« Les artistes sont rémunéré·es en fonction de la manière dont les utilisateur·ices écoutent leur musique. Ils·elles bénéficient directement d'un boost lorsque leurs chansons sont activement recherchées par leurs fans ou découvertes dans une playlist Deezer (non proposées par un algorithme). »

« Récompenser les contenus engageants – en attribuant un double bonus additionnel aux chansons qui génèrent un engagement actif des fans réduisant ainsi l’influence économique de la programmation algorithmique. »

Dans les deux versions, ça ne parle que « chansons » recherchées par les utilisateurs. J’espère que c’est là un simple raccourci de langage, car si ce boost ne fonctionne réellement que lorsqu’on recherche une chanson uniquement, c’est extrêmement restrictif, et ça va encore et toujours favoriser le même type d’utilisateurs et de contenus (typiquement les ados qui cherchent une chanson après en avoir découvert un extrait sur TikTok, ou des chansons entendues à la radio ou dans une série par exemple).
Personnellement j’écoute toujours des albums entiers, donc je ne cherche quasiment jamais une chanson particulière via le moteur de recherche, je cherche un album ou juste le nom de l’artiste puis j’accède à l’album voulu depuis sa page artiste (sans compter qu’il y a pas mal de problèmes dans le référencement de la musique classique sur Deezer, donc je dois parfois passer par des chemins détournés pour pouvoir arriver à trouver ce que je cherche), et si tout ça ne compte pas du tout comme recherche active, alors c’est franchement désespérant. Et quid des albums que je réécoute depuis ma bibliothèque car je les ai déjà aimés et mis en favoris, n’est-ce pas là aussi une belle preuve d’engagement actif ? Je voudrais vraiment avoir des précisions de Deezer sur ce critère, savoir plus concrètement dans quels cas de figure ce boost s’applique ou non.

Je ne comprends pas tellement non plus en quoi la découverte d’une chanson dans une playlist éditoriale de Deezer témoignerait d’un plus grand engagement de l’utilisateur comparé à sa découverte dans une playlist algorithmique basée sur ses favoris, mais par contre je vois bien en quoi ça donne aux équipes éditoriales de Deezer le pouvoir non seulement de donner de la visibilité mais aussi désormais celui de donner un boost financier direct aux artistes et labels qu’ils choisissent de mettre en avant. Mais bon pourquoi pas, après tout il y a beaucoup de gens qui ne savent pas trop quoi écouter et qui sont en attente de ce rôle prescriptif, et pour une fois qu’on a un discours qui privilégie les recommandations humaines plutôt que les recommandations algorithmiques, je ne vais certainement pas m’en plaindre (bien que je ne sache pas dans quelle mesure les choix éditoriaux de Deezer sont vraiment indépendants ou non, ou si ça peut se monétiser avec les labels).

Les deux autres mesures restantes qui complètent le nouveau modèle ACPS n’appellent pas de questions, explications, ni objections particulières, donc je serais bien plus brève :
- Lutter contre la fraude : évidemment qu’il faut le faire de toute urgence et par tous les moyens, car les faux streams sont un fléau qui ces dernières années a pris des proportions considérables.
- Démonétiser les « contenus non-musicaux » : c’est légitime aussi, à condition toutefois que l’élimination de ces contenus soit faite par Deezer avec discernement et n’affecte pas les vrais artistes de musique « ambient » et de « field-recording », qui existent par ailleurs (ce sont même des genres musicaux à part entières), et qui n’ont rien à voir avec les arnaqueurs qui inondent les plateformes de contenus génériques en espérant se faire du fric sur les playlists fonctionnelles du type « bruit blanc pour endormir bébé » ou ce genre de choses (fléau contre lequel il faut lutter maintenant, mais qui soit dit en passant n’existerait pas si les plateformes n’avaient pas elles-mêmes favorisé l’essor de ces playlists en premier lieu).

Ce post est déjà beaucoup trop long, mais pour terminer, à titre comparatif, je recommande à ceux que ce sujet intéresse de lire aussi ce document officiel de Spotify, détaillant (de façon beaucoup plus complète et explicative que Deezer, on aurait aimé avoir la même chose) les changements apportés aussi récemment à son propre système de paiement (changements annoncés fin 2023, et entrés en vigueur le 1 Avril 2024). C’est intéressant à lire, car on voit que les objectifs recherchés sont en bonne partie les mêmes que ceux de Deezer, mais les moyens retenus pour y parvenir sont différents :
https://artists.spotify.com/blog/modernizing-our-royalty-system

La plus grosse différence cependant, c’est que contrairement à Deezer qui a depuis longtemps souhaité remettre en cause le système du pot commun (plaidant d’abord pendant des années pour l’UCPS, puis se rabattant finalement sur l’ACPS), Spotify au contraire a toujours défendu bec et ongles ce système, arguant pendant longtemps que la seule chose qui comptait c’était de faire grossir la taille globale du gâteau, et que quand il y aurait plus d’abonnés le gâteau serait plus gros et donc tout le monde en profiterait, même les petits artistes ne touchant que des miettes car alors même ces miettes seraient plus grosses aussi. Du moins ça c’était le discours que Spotify tenait avant pour tenter de rassurer les petits artistes, mais maintenant finalement tout ça c’est fini, leur nouveau discours au contraire c’est que finalement toutes ces miettes qui se dispersent c’est du gâchis, et qu’il vaut mieux les ramasser pour aller les mettre dans l’assiette des gros artistes qui se goinfraient déjà des plus grosses parts du gâteau et qui ont certainement bien besoin encore d’un peu de rab’ ! En clair, désormais tous les morceaux qui ont moins de 1000 streams par an sur Spotify ne reçoivent plus aucune rémunération. Démonétisation totale, point barre (je me demande même comment c’est possible de faire ça légalement, mais en tout cas ils l’ont fait). Leur justification : ces morceaux généraient des micro-rémunérations tellement ridiculement faibles que de toute façon elles se perdaient dans les rouages du système et n’arrivaient même pas jusqu’à la poche des artistes. Certes (comme je l’avait déjà dit dans un post précédent lorsque cette mesure inique avait été annoncée), effectivement ça ne changera pas grand-chose concrètement pour tous ces petits artistes qui chacun individuellement n’avaient droit qu’à des fractions de centimes, sauf que si on additionne toutes ces fractions de centimes éparpillées au total ça fait un bien beau pactole que Spotify estime à environ 40 millions de dollars par an ! 40 millions de dollars de droits générés par les streams d’un nombre incalculable de petits artistes qui en seront spoliés et ne les toucheront pas = 40 millions de dollars supplémentaires qui seront remis dans le pot commun pour être redistribués entre les gros, très gros et moyens gros artistes qui se partagent le gâteau désormais exclusivement entre eux. Prendre aux pauvres pour donner aux riches, c’est Robin des Bois à l’envers !

Deezer heureusement n’a pas le même degré de cynisme, mais c’est quand même en ayant cette comparaison en tête que je parlais plus haut à propos de Deezer aussi d’une démonétisation partielle des petits streams d’un côté pour pouvoir donner des boosts d’un autre côté, car même si Deezer ne va pas du tout aussi loin dans le mépris des petits artistes et ne présente pas les choses de la même façon, je pense quand même qu’en fait c’est plus ou moins la même logique de vases communicants qui est à l’œuvre dans les deux cas avec ces mesures de réorientation des revenus vers les artistes considérés par les plateformes comme étant vraiment « professionnels » qui seraient les seuls méritant que leur musique soit rémunérée correctement.

Voilà, je voulais juste mentionner ça en conclusion pour dire aussi que, malgré toutes les doutes et réserves que j’ai pu émettre ici sur le nouveau modèle ACPS de Deezer (forcément décevant quand on a espéré et attendu la mise en place de l’UCPS pendant des années), au final je me réjouis et me félicite quand même fortement que Deezer lui au moins continue d’essayer d’aller dans la bonne direction, et ait pu faire passer au moins un petit zest d’UCPS dans son nouveau modèle.

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Je relis le sujet initial, le lien vers le simulateur... ne mène pas au simulateur...

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@Lu M Watson Moi non plus je n’ai pas du tout été notifiée de ta dernière réponse d’il y a un mois (alors que j’étais pourtant taggée dedans), c’est étrange…

Je la découvre donc juste maintenant alors que je venais ici pour partager de nouveaux documents complémentaires sur ce sujet, car moi aussi j’ai remarqué récemment (par hasard également) que Deezer affiche désormais officiellement son nouveau système « Artist-Centric » (ACPS) comme étant son nouveau modèle de rémunération des artistes :
https://www.deezer.com/explore/fr/artist-remuneration/

De ce nouvel affichage, j’en déduis donc que l’ACPS ne serait maintenant plus seulement en phase de test (entrée en vigueur en Octobre 2023, en France uniquement d’après ce que j’avais pu lire alors), mais que ce nouveau modèle serait désormais bel et bien adopté définitivement ? (je mets ici un point d’interrogation car il vaut mieux rester prudent quand même, si on se souvient de l’affichage précédent qui présentait fièrement le projet d’UCPS de façon assez trompeuse en laissant à croire qu’il serait presque sur le point de pouvoir être appliqué, alors qu’en fait ça n’a jamais été le cas, donc là oui l’ACPS est bien appliqué depuis Octobre 2023 semble-t-il, mais sans qu’on sache vraiment quand est-ce que la période d’évaluation devait prendre fin ni si les grosses majors avaient ou ont encore éventuellement la possibilité ou non de décider finalement à l’issue de cette phase de test que bah en fait non ça ne leur convient pas…).

En cherchant un peu pour voir si il y avait eu une annonce à ce sujet, j’ai juste trouvé aussi une autre communication officielle de Deezer datée de fin Octobre 2023, annonçant le lancement d’une étude conjointe de Deezer avec la Sacem pour étudier l’impact de ce nouveau modèle sur la redistribution des droits d’auteur :
https://newsroom-deezer.com/fr/2023/10/deezer-et-la-sacem-etudient-limpact-du-modele-artist-centric-pour-les-droits-dauteur/

Dans la seconde partie de cette communication, il y a un résumé fort clair des différents points qui composent le nouveau modèle ACPS, donnant notamment quelques précisions supplémentaires sur un élément-clé jusqu’à présent peu évoqué : le plafonnement du poids relatif de chaque utilisateur à 1000 streams par mois, qui est en fait la seule trace qui reste ici de l’ancien projet d’UCPS.
Pour plus de clarté de lecture, je joins ici les citations tirées des deux liens ci-dessus concernant ce point précis, car c’est le seul point qui est présenté de façon légèrement différente entre les deux versions, donc ça mérite quelques commentaires et explications (que je tenterais de donner ensuite) :

« Rééquilibrer la monétisation
À partir des paiements des utilisateur·ices, un pot commun est formé. Ce pot est redistribué équitablement aux artistes (via leurs distributeurs) en fonction du nombre de streams par utilisateur·ices. À savoir que la participation de chaque utilisateur·ice est plafonnée à 1000 streams par mois maximum (en moyenne un·e utilisateur·ice streame 600 fois). »


« Approche centrée sur l’utilisateur (User-Centric) – Outre les points précédemment mentionnés, ce nouveau modèle reprend un élément du User-Centric, avec un plafond de monétisation de 1 000 streams par utilisateur et par mois. Cela signifie que la contribution de chaque utilisateur est comptabilisée comme 1000 streams, quel que soit le montant réel. De cette manière, les droits générés sont partagés plus équitablement entre les artistes que l’utilisateur écoute chaque mois et les comportements frauduleux sont découragés. »

C’est assez complexe à comprendre quand on n’a pas l’esprit matheux (j’en conviens), mais le représentant de Deezer l’avait expliqué encore mieux (bien que succinctement) vers la fin de l’interview sur France Culture dont j’avais déjà donné le lien ci-dessus il y a quelques mois. Il disait notamment de façon très intéressante que ce plafonnement (fictif) du poids de chaque utilisateur à 1000 streams, c’était une première étape (la seule qu’ils ont pu faire accepter aux majors pour l’instant), mais que dans l’absolu Deezer espérerait pouvoir ensuite faire baisser ce plafond progressivement, et que si un jour on pouvait arriver à le ramener à 1, en fait ça équivaudrait alors à l’UCPS.

Pour l’instant cependant on en est encore loin, et ce nouveau modèle ACPS teinté d’une touche d’UCPS n’abolit pas le système du pot commun, malheureusement (les recettes tirées des abonnements et pubs de tous les utilisateurs sont toujours versées dans un grand pot commun, il n’y a donc toujours pas de fléchage direct des revenus de chaque utilisateur vers les artistes qu’il écoute personnellement comme ça aurait été le cas idéalement dans le modèle « User-Centric » pur et dur). Mais ce mécanisme de plafonnement du poids de chaque utilisateur vise au moins à atténuer un peu la sur-représentation des goûts musicaux de certains types d’utilisateurs, et donc la mainmise de certains genres musicaux sur le pactole commun, qui avait lieu jusqu’à présent au détriment des autres. Pour comprendre cela il faut bien garder en tête la situation initiale dont on part, à savoir le modèle du pot commun sans correctif (aussi appelé « Market-Centric »), où la répartition des revenus se fait en fonction des parts de marché des artistes en nombre de streams au niveau global. Le problème avec ce système, concrètement, c’est que non seulement les gens qui écoutent du rap ou de la pop mainstream sont beaucoup plus nombreux sur la plateforme que ceux écoutent du classique ou du jazz par exemple, mais ils sont aussi généralement beaucoup plus jeunes et ont des pratiques d’écoute plus intensives (ils streament en moyenne davantage, et les ados typiquement ont beaucoup plus tendance à streamer en boucle la même chanson), donc leurs artistes engrangent beaucoup plus de streams et raflent la mise financièrement. Cela peut sembler normal aux yeux de leurs fans, mais si on se place du point de vue des artistes et auditeurs d’autres genres musicaux, c’est profondément injuste, car en fait c’est comme si lorsque j’allais voir un petit film d’auteur indé au cinéma, la quasi-totalité de la recette tirée de mon ticket de cinéma était en fait reversée au gros blockbuster qui passe dans la salle d’à côté (via un pot commun), lequel fait évidemment beaucoup plus d’entrées au niveau global, y compris grâce à des ados qui sont retournés voir ce même blockbuster 3 fois dans la semaine. Si j’ai bien compris, le plafonnement du poids de chaque utilisateur à 1000 streams par mois, c’est fait justement pour limiter cet effet-là.

(Si jamais je me trompe ce serait bien que les community managers rectifient, mais comme ils ne le font pas et n’ont plus répondu ni communiqué sur ce sujet depuis très longtemps, alors je continue ici mes efforts de pédagogie, en tentant de reformuler le plus clairement possible ce que moi je pense avoir compris de ce sujet pour le moins complexe).

Toujours dans ce même effort de pédagogie, je voudrais bien re-préciser ici qu’il ne faut surtout pas confondre ce nouveau plafonnement (fictif) à 1000 streams par mois par utilisateur d’une part (le zest d’UCPS dans l’ACPS), avec d’autre part cet autre nouveau seuil de 1000 streams et 500 auditeurs uniques mensuels nécessaires pour obtenir la qualification d’« artiste professionnel » ouvrant droit à un « boost ». Ce sont deux mécanismes différents, et qui par certains aspects me semble-t-il risquent même un peu de se contredire et s’annuler l’un l’autre (c’est là qu’on voit bien que ce système est le fruit d’un compromis) :
- Le plafonnement par utilisateur permet d’atténuer les effets de la fraude (un bot qui streame 5000 fois le même morceau ne sera comptabilisé que 1000 fois), mais dans le même temps le seuil de streams requis pour avoir droit au boost est un peu un pousse-au-crime risquant d’inciter certains petits artistes à avoir justement recours aux faux streams pour pouvoir l’atteindre (bien que le fait que ce soit couplé à un nombre d’utilisateurs uniques rende la manœuvre plus compliquée, mais je ne doute pas que les arnaqueurs sauront s’adapter en multipliant leur nombre de bots).
- De même, le plafonnement par utilisateur devrait en principe permettre de mieux rémunérer les genres musicaux minoritaires, mais dans le même temps le seuil pour avoir droit au boost défavorise les artistes de ces mêmes genres minoritaires où il est plus difficile de pouvoir l’atteindre. Donc je reste assez circonspecte sur la capacité globale de ce système à pouvoir tenir pleinement ses promesses de rééquilibrage, vu cette contradiction interne.

Néanmoins, ce « boost » ou « double bonus » réservé aux artistes dits « professionnels » est l’une des autres mesures-phares du nouveau modèle ACPS, d’où il tire même son nom apparemment (belle trouvaille marketing d’ailleurs que ce terme « Artist-Centric »). Il se présente ainsi :

« Se focaliser sur les artistes – Deezer attribuera un double bonus aux “artistes professionnels” (qui ont au minimum 1 000 streams par mois avec au moins 500 auditeurs uniques), afin de les rémunérer plus équitablement pour la qualité et l’engagement qu’ils apportent sur la plateforme et pour les fans. »

Ce boost double la valeur de chaque stream des artistes qui en bénéficient (du moins ça c’est la façon très positive qu’a Deezer de présenter la chose, « un stream = deux »), mais on peut aussi bien dire que ça démonétise de moitié tous les streams des petits artistes qui n’ont pas la chance de pouvoir en bénéficier, comparé aux autres (ça c’est la dure réalité mathématique, car selon le côté où on se trouve on voit le verre à moitié vide ou à moitié plein, mais c’est bien la même chose). D’autant plus que (bien que je n’aie rien lu ni entendu là-dessus nulle part, c’est une hypothèse personnelle que j’avance ici), je suppose que dans le souci de maintenir l’équilibre financier de Deezer (qui ne va sans doute pas sortir cette rallonge magiquement de sa poche), pour pouvoir donner ces boosts d’un côté, Deezer a probablement dû diminuer dans le même temps la rémunération de référence de base pour un stream standard (sinon je ne vois pas trop d’où sortirait cet argent). Donc si on y réfléchit bien (sans se laisser bercer par le discours très habile de Deezer sur ce coup-là), je pense qu’en vérité c’est plus ou moins la même logique qui s’applique ici que celle qui a conduit à la démonétisation totale des petits streams sur Spotify (je reviendrai là-dessus plus loin). Et en effet c’est très certainement les grosses majors qui ont poussé voire imposé cette mesure, qui profite à coup sûr à leurs gros artistes, mais qui peut profiter aussi aux artistes intermédiaires (typiquement le petit groupe de rock indé qui a quelques milliers de fans, par exemple, qui verra sans doute ses revenus augmenter grâce à ce boost), donc ça peut satisfaire aussi certains labels indépendants.

La justification avancée dans les propos de l’ex-CEO de Deezer (rapportés ci-dessus par @Lu M Watson), comme quoi les artistes n’atteignant pas ce seuil de 1000 streams et 500 auditeurs uniques mensuels ne peuvent de toute façon pas vivre financièrement de leur musique et ne sont donc pas de vrais artistes professionnels, ça reflète bien le mode de pensée des businessmen des grosses majors pour qui un artiste doit forcément être rentable pour être digne d’intérêt… Triste mentalité.
Alors certes (pour me faire ici un instant l’avocat du diable), j’aurais moi-même bien du mal je l’admets à qualifier d’« artistes professionnels » tous les jeunes aspirants rappeurs en herbe qui bricolent des morceaux dans leur chambre sur un petit logiciel de création musicale et qui les mettent librement sur les plateformes de streaming (en devant juste passer par un distributeur, ce qui n’est pas un obstacle car il en existe pleins accessibles à tous en quelques clics), sans être signés du tout sur un label, ni sans être passés par aucun autre processus de validation artistique. Il me semble qu’il y a quelques années en arrière, ceux qui n’en sont encore qu’à ce stade embryonnaire de leur développement musical uploadaient plutôt leurs morceaux en libre accès sur Soundcloud et YouTube, où ils pouvaient espérer se faire repérer et commencer à se constituer une petite fanbase, et que les plateformes comme Deezer et Spotify avaient un côté plus « officiel » qui apparaissait comme étant l’étape suivante, à laquelle ils accédaient seulement une fois que leur musique sortait sur un label par exemple (du moins c’est l’impression que j’avais). Mais depuis tout s’est brouillé, et les plateformes croulent aujourd’hui sous une avalanche de contenus non vérifiés (en plus de la production musicale officielle qui est elle-même surabondante), donc elles souhaitent se doter de nouveaux critères leur permettant de faire un peu le tri dans tout ça, ce que je peux parfaitement comprendre et même approuver dans une certaine mesure. Sauf que je n’approuve pas le critère retenu ici, purement quantitatif.

Car (je prêche maintenant pour ma paroisse), personnellement la plupart des artistes que j’écoute sont très loin de pouvoir atteindre ce seuil de 1000 streams et 500 auditeurs uniques mensuels. Pourtant ce sont bien de vrais musiciens et compositeurs, mais qui font une musique pas commerciale ni grand-public pour un sou, qui se situe plutôt à la marge de genres musicaux déjà minoritaires dans la société actuelle en général, et encore d’autant plus minoritaires parmi l’audience démographique de Deezer. Des artistes qui font par exemple de la musique classique contemporaine expérimentale, ne correspondant pas aux playlists easy-listening du type « piano calme pour se détendre », ou d’autres qui jouent un répertoire mêlant musique très ancienne et contemporaine en mettant en avant les sonorités d’instruments traditionnels folkloriques polonais ou arméniens ou ce genre de choses (pour donner juste ici quelques exemples concrets du genre de musiques que je peux écouter et qui sont complètement dans l’angle mort de ceux qui ont pensé ce critère de « professionnalité »). Ces artistes sont souvent reconnus par leurs pairs et sont parfois même soutenus financièrement par certaines institutions culturelles de leurs pays qui supportent ce genre de musiques non-rentables, mais si ils arrivent à avoir ne serait-ce que quelques dizaines de fans sur Deezer, c’est déjà un exploit (il y a parfois certains albums que je suis carrément la seule à écouter) !

Donc personnellement je ne peux pas approuver ce premier critère de boost. Par contre à première vue j’étais plutôt très favorable en revanche au second critère, qui donne un boost aux écoutes résultant d’une recherche active de l’utilisateur, par opposition aux écoutes passives de playlists algorithmiques. Ça me semblait être une très bonne idée, sauf que maintenant à y regarder de plus près (le diable étant toujours dans les détails), j’ai comme un doute. Un gros doute. Je relis la présentation de ce critère dans les deux documents officiels de Deezer dont j’ai mis les liens au début de ce post, et je vois ceci :

« Les artistes sont rémunéré·es en fonction de la manière dont les utilisateur·ices écoutent leur musique. Ils·elles bénéficient directement d'un boost lorsque leurs chansons sont activement recherchées par leurs fans ou découvertes dans une playlist Deezer (non proposées par un algorithme). »

« Récompenser les contenus engageants – en attribuant un double bonus additionnel aux chansons qui génèrent un engagement actif des fans réduisant ainsi l’influence économique de la programmation algorithmique. »

Dans les deux versions, ça ne parle que « chansons » recherchées par les utilisateurs. J’espère que c’est là un simple raccourci de langage, car si ce boost ne fonctionne réellement que lorsqu’on recherche une chanson uniquement, c’est extrêmement restrictif, et ça va encore et toujours favoriser le même type d’utilisateurs et de contenus (typiquement les ados qui cherchent une chanson après en avoir découvert un extrait sur TikTok, ou des chansons entendues à la radio ou dans une série par exemple).
Personnellement j’écoute toujours des albums entiers, donc je ne cherche quasiment jamais une chanson particulière via le moteur de recherche, je cherche un album ou juste le nom de l’artiste puis j’accède à l’album voulu depuis sa page artiste (sans compter qu’il y a pas mal de problèmes dans le référencement de la musique classique sur Deezer, donc je dois parfois passer par des chemins détournés pour pouvoir arriver à trouver ce que je cherche), et si tout ça ne compte pas du tout comme recherche active, alors c’est franchement désespérant. Et quid des albums que je réécoute depuis ma bibliothèque car je les ai déjà aimés et mis en favoris, n’est-ce pas là aussi une belle preuve d’engagement actif ? Je voudrais vraiment avoir des précisions de Deezer sur ce critère, savoir plus concrètement dans quels cas de figure ce boost s’applique ou non.

Je ne comprends pas tellement non plus en quoi la découverte d’une chanson dans une playlist éditoriale de Deezer témoignerait d’un plus grand engagement de l’utilisateur comparé à sa découverte dans une playlist algorithmique basée sur ses favoris, mais par contre je vois bien en quoi ça donne aux équipes éditoriales de Deezer le pouvoir non seulement de donner de la visibilité mais aussi désormais celui de donner un boost financier direct aux artistes et labels qu’ils choisissent de mettre en avant. Mais bon pourquoi pas, après tout il y a beaucoup de gens qui ne savent pas trop quoi écouter et qui sont en attente de ce rôle prescriptif, et pour une fois qu’on a un discours qui privilégie les recommandations humaines plutôt que les recommandations algorithmiques, je ne vais certainement pas m’en plaindre (bien que je ne sache pas dans quelle mesure les choix éditoriaux de Deezer sont vraiment indépendants ou non, ou si ça peut se monétiser avec les labels).

Les deux autres mesures restantes qui complètent le nouveau modèle ACPS n’appellent pas de questions, explications, ni objections particulières, donc je serais bien plus brève :
- Lutter contre la fraude : évidemment qu’il faut le faire de toute urgence et par tous les moyens, car les faux streams sont un fléau qui ces dernières années a pris des proportions considérables.
- Démonétiser les « contenus non-musicaux » : c’est légitime aussi, à condition toutefois que l’élimination de ces contenus soit faite par Deezer avec discernement et n’affecte pas les vrais artistes de musique « ambient » et de « field-recording », qui existent par ailleurs (ce sont même des genres musicaux à part entières), et qui n’ont rien à voir avec les arnaqueurs qui inondent les plateformes de contenus génériques en espérant se faire du fric sur les playlists fonctionnelles du type « bruit blanc pour endormir bébé » ou ce genre de choses (fléau contre lequel il faut lutter maintenant, mais qui soit dit en passant n’existerait pas si les plateformes n’avaient pas elles-mêmes favorisé l’essor de ces playlists en premier lieu).

Ce post est déjà beaucoup trop long, mais pour terminer, à titre comparatif, je recommande à ceux que ce sujet intéresse de lire aussi ce document officiel de Spotify, détaillant (de façon beaucoup plus complète et explicative que Deezer, on aurait aimé avoir la même chose) les changements apportés aussi récemment à son propre système de paiement (changements annoncés fin 2023, et entrés en vigueur le 1 Avril 2024). C’est intéressant à lire, car on voit que les objectifs recherchés sont en bonne partie les mêmes que ceux de Deezer, mais les moyens retenus pour y parvenir sont différents :
https://artists.spotify.com/blog/modernizing-our-royalty-system

La plus grosse différence cependant, c’est que contrairement à Deezer qui a depuis longtemps souhaité remettre en cause le système du pot commun (plaidant d’abord pendant des années pour l’UCPS, puis se rabattant finalement sur l’ACPS), Spotify au contraire a toujours défendu bec et ongles ce système, arguant pendant longtemps que la seule chose qui comptait c’était de faire grossir la taille globale du gâteau, et que quand il y aurait plus d’abonnés le gâteau serait plus gros et donc tout le monde en profiterait, même les petits artistes ne touchant que des miettes car alors même ces miettes seraient plus grosses aussi. Du moins ça c’était le discours que Spotify tenait avant pour tenter de rassurer les petits artistes, mais maintenant finalement tout ça c’est fini, leur nouveau discours au contraire c’est que finalement toutes ces miettes qui se dispersent c’est du gâchis, et qu’il vaut mieux les ramasser pour aller les mettre dans l’assiette des gros artistes qui se goinfraient déjà des plus grosses parts du gâteau et qui ont certainement bien besoin encore d’un peu de rab’ ! En clair, désormais tous les morceaux qui ont moins de 1000 streams par an sur Spotify ne reçoivent plus aucune rémunération. Démonétisation totale, point barre (je me demande même comment c’est possible de faire ça légalement, mais en tout cas ils l’ont fait). Leur justification : ces morceaux généraient des micro-rémunérations tellement ridiculement faibles que de toute façon elles se perdaient dans les rouages du système et n’arrivaient même pas jusqu’à la poche des artistes. Certes (comme je l’avait déjà dit dans un post précédent lorsque cette mesure inique avait été annoncée), effectivement ça ne changera pas grand-chose concrètement pour tous ces petits artistes qui chacun individuellement n’avaient droit qu’à des fractions de centimes, sauf que si on additionne toutes ces fractions de centimes éparpillées au total ça fait un bien beau pactole que Spotify estime à environ 40 millions de dollars par an ! 40 millions de dollars de droits générés par les streams d’un nombre incalculable de petits artistes qui en seront spoliés et ne les toucheront pas = 40 millions de dollars supplémentaires qui seront remis dans le pot commun pour être redistribués entre les gros, très gros et moyens gros artistes qui se partagent le gâteau désormais exclusivement entre eux. Prendre aux pauvres pour donner aux riches, c’est Robin des Bois à l’envers !

Deezer heureusement n’a pas le même degré de cynisme, mais c’est quand même en ayant cette comparaison en tête que je parlais plus haut à propos de Deezer aussi d’une démonétisation partielle des petits streams d’un côté pour pouvoir donner des boosts d’un autre côté, car même si Deezer ne va pas du tout aussi loin dans le mépris des petits artistes et ne présente pas les choses de la même façon, je pense quand même qu’en fait c’est plus ou moins la même logique de vases communicants qui est à l’œuvre dans les deux cas avec ces mesures de réorientation des revenus vers les artistes considérés par les plateformes comme étant vraiment « professionnels » qui seraient les seuls méritant que leur musique soit rémunérée correctement.

Voilà, je voulais juste mentionner ça en conclusion pour dire aussi que, malgré toutes les doutes et réserves que j’ai pu émettre ici sur le nouveau modèle ACPS de Deezer (forcément décevant quand on a espéré et attendu la mise en place de l’UCPS pendant des années), au final je me réjouis et me félicite quand même fortement que Deezer lui au moins continue d’essayer d’aller dans la bonne direction, et ait pu faire passer au moins un petit zest d’UCPS dans son nouveau modèle.

Très belle explication, merci ! Je me retrouve totalement.

On aimerai effectivement beaucoup plus de clarté et de transparence sur ces sujets.

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Je relis le sujet initial, le lien vers le simulateur... ne mène pas au simulateur...

Le sujet initial était sur l’UCPS, abandonné depuis par Deezer, remplacé par lACPS comme expliqué très bien par @metelkovamesto 😉

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Merci d avance à l équipe Deezer de faire un nouveau topic clair à cecsujet

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Merci @metelkovamesto  pour ces liens, et tout à fait d'accord avec cette analyse ! 

J'ai quand même trouvé dans un autre article une précision à propos de la phrase : "Les artistes sont rémunéré·es en fonction de la manière dont les utilisateur·ices écoutent leur musique. Ils·elles bénéficient directement d'un boost lorsque leurs chansons sont activement recherchées par leurs fans ou découvertes dans une playlist Deezer (non proposées par un algorithme)." Il est dit ici ( https://thebackstage-deezer.com/fr/musique/systeme-paiement-centre-artiste/ ) : "L’ACPS de Deezer privilégie également les streams actifs et va à l’encontre de la fraude algorithmique. En effet, les chansons que les utilisateur·ices découvrent de manière organique, ajoutent à leurs favoris ou incluent dans leurs playlists reçoivent un boost en parts de marché."  Il s'agirait donc des playlists non pas éditoriales, mais de toutes les playlists des utilisateurs. C'est mieux et plus juste !

Je me pose quand même une question... Si les streams des utilisateurs sont limités à 1000 par mois, comment sont-ils choisis pour les utilisateurs intensifs, qui passent plusieurs heures par jour à écouter de la musique sur Deezer… ? Au hasard, parmi tous leurs streams ? Arrêtés à la date où les 1000 sont atteints ? Car en faisant un petit calcul approximatif, 1000 divisé par 30 jours, cela revient à 33 titres par jour. Avec des titres d'une durée moyenne de 5 mn, cela équivaut à 2 à 3 h de musique. 
Exemple personnel, si je ne les atteins plus régulièrement maintenant, à une époque avec plus de temps libre, j'étais bien 5 à 6 h, avec une moyenne de 50-60 titres écoutés par jour... Et je réécoutais rarement les mêmes. Et écoute surtout des musiques “non mainstream”. Car je conclue quand même qu'il s'agit de 1000 streams toutes musiques confondues, car s'il s'agit du même titre, ça ne collerait pas avec ce qui est dit : "en moyenne un·e utilisateur·ice streame 600 fois". 600 fois la même chanson dans le mois, très peu d'utilisateurs le font, ce ne serait pas une moyenne… 

Pour l'autre seuil, celui des artistes, 1000 streams par mois et 500 auditeurs uniques... Il n'est pas indiqué si ce seuil est par titre, pour la rémunération de tel titre, ou pour l'ensemble de la production de l'artiste.

En tous cas, les explications de Deezer sur tout ce système manquent pour le moment de précision et de clarté… 

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@Tguillaume et @Nanouk C. Merci pour vos retours positifs, ça me fait plaisir de voir que je n’ai pas perdu mon temps pour rien à écrire tout ça…

@Nanouk C. Merci aussi pour ton lien (celui-ci m’avait échappé), ça nous fait donc une troisième version officielle de Deezer mais avec toujours guère plus de précisions (malheureusement), sauf en effet celle que tu cites : “les chansons que les utilisateur·ices découvrent de manière organique, ajoutent à leurs favoris ou incluent dans leurs playlists reçoivent un boost en parts de marché.” C’est bon de savoir que ce boost est activé aussi par la mise en favoris ou dans une playlist personnelle (ce que les deux autres versions ne disaient pas), sauf qu’ici comme dans les deux autres versions, ça ne parle toujours que de “chansons”. Perso je ne mets jamais de chansons en favoris, seulement des artistes et des albums, alors ça me laisse toujours aussi dépitée… Et les playlists personnelles par manque de temps j’avais laissé tomber dernièrement, mais il va donc falloir que je m’y remette, puisque c’est apparemment la seule façon dans tout ce système que j’aurais personnellement de pouvoir faire s’activer un boost…

Concernant ta première question : “Si les streams des utilisateurs sont limités à 1000 par mois, comment sont-ils choisis pour les utilisateurs intensifs, qui passent plusieurs heures par jour à écouter de la musique sur Deezer… ? Au hasard, parmi tous leurs streams ? Arrêtés à la date où les 1000 sont atteints ?”
Etant donné qu’il s’agit d’un plafond fictif, je pense qu’en fait toute la diversité des streams de l’utilisateur est maintenue telle qu’elle est, mais que tout est réduit proportionnellement. Par exemple pour quelqu’un qui aurait en réalité écouté 2000 streams dans le mois, on divise par deux le nombre de streams pour chacun des morceaux qu’il a écoutés, donc si il avait écouté tel morceau 3 fois ça ne comptera que pour 1,5 car (comme c’est un calcul fictif) peu importe si ça donne des chiffres qui ne sont pas ronds. Enfin j’en sais rien, mais ça me semble bien plus probable et plus juste de procéder comme ça, par rapport aux autres hypothèses que tu évoques qui seraient franchement arbitraires et ne reflèteraient pas les écoutes réelles.
Pour ton autre question subsidiaire, oui je suis sûre que 1000 streams par mois par utilisateur, c’est bien toutes ses écoutes confondues (sinon en effet les chiffres avancés d’une moyenne de 600 streams par mois ne colleraient pas). Et moi aussi, par manque de temps libre, ces derniers temps je n’atteins même plus cette moyenne…

Enfin pour l’autre seuil, toutes les versions disent presque à l’identique :“les artistes qui accumulent plus de 1000 streams par mois provenant d’au moins 500 auditeur·ices reçoivent un double boost.” et je l’ai toujours compris comme incluant toute la production de l’artiste.

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Je n’ai toujours pas reçu de notif pour ta réponse @metelkovamesto , décidément... 😓

Merci infiniment pour tous ces détails ajoutés sur la loooongue table de l’ACPS, ça enlève un peu de flou malgré tout :)

Ca serait vraiment top d’avoir une réponse officielle et détaillée de Deezer, @Lea.Deezer , @Véronique.Deezer, @Chloé-Deezer, est-ce que quelque chose est prévu du coté du staff ?

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