Cesaria Evora, né à Mindelo (la deuxième ville du Cap Vert) dans les années 40. A l’instar de notre Yannick Noa, elle se produit elle aussi pieds nus sur scène, lui valant le surnom de « Diva aux pieds nus ». Elle est notamment connue pour avoir porté dans le monde entier le sodade cap-verdien, une chanson cap-verdienne. L’artiste s’éteint malheureusement à l’âge de 70 ans et, pour le pays tout entier, un deuil national de 3 jours est déclaré et de nombreux hommages sont rendus à la diva.
L’artiste Cesaria Evoria était une bonne vivante, elle aimait boire, fumer et était gourmande. Malgré tout, elle restait une femme simple qui gardait les pieds sur terre. L’artiste, quand elle était de passage à Paris ne désirait ni les palaces ni les grands restaurants et préférait la terrasse du petit café du coin où elle discutait parfois avec les passants. Éminemment populaire, la diva a fait ses débuts dans les bars et cafés de Mindelo où elle dansait une coladeira ou un mora contre une petite pièce. Puis après l’indépendance du pays, elle fait une pause car de nombreux bars et cafés de son île ferment, la privant de tout revenus. Ce n’est que 10 ans plus tard que la diva rencontre la scène internationale, poussée par José da Silva.
Cesaria dénote par des musiques autant entrainantes que tristes mais le style cap-verdien reste présent avec un rythme posé et intense. Sa voix profonde, veloutée et vieillie comme un bon rhum la rend unique et vous touche au cœur. Influencée par les rythmes brésiliens, la musique créole et la tristesse du blues, la « Queen de Morna » passionne pour son romantisme et sa vision simple de l’Afrique. Elle dégage une tristesse, marquée par les aventures de sa vie, de ses ivresses et reste cependant la figure réconfortante, qui chante en offrant sa voix, son passé et son cœur.
« Ses pieds sont nus, sa voix est nue, son cœur nu est offert dans la parure de toutes grâces. Chez les êtres humains, Cesaria est une reine » Patrick Chamoiseau
Son sodade est le titre clé de son répertoire, bien sûr, mais parmi ses best-off, je recommande Petit pays, où elle chante le refrain en français, véritable ode à la richesse culturelle de son île. Enfin la dernière chanson que je vous recommande est la reprise de Yamore, en duo avec l’artiste malien Salif Keita (parce que tout son répertoire est une véritable mine d’or et que choisir entre les pépites est une tâche difficile).
Cesaria est véritablement à mon sens l’artiste vraie et sincère qui vous fait sentir infiniment humain et vivant, avec ses qualités, ses défauts, ses réussites et ses échecs.
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