Alerte Banger
Nouvelles couleurs, nouveau style graphique, nouvelle modernité !
Place donc à une nouvelle rubrique !
Cet article m’est venu à l’esprit suite de l’écoute du nouveau titre d’Olivia Ruiz : La Réplique ! Pour rappel Olivia Ruiz, c’est cette artiste, chanteuse, actrice, autrice et écrivaine avec désormais plus de 20 ans de carrière. Elle débute sa carrière en participant à la toute première saison de la Star Academy, sans trop savoir où elle met les pieds et n’en garde pas un souvenir idyllique. Elle en a même fait une chanson. A la suite du show TV, elle sort un premier album “J'aime pas L'Amour”, puis un second “La femme Chocolat”. Elle entre ainsi dans le cœur du public avec des titres comme “J’traine des pieds” ou le titre éponyme de l’album qui traite de la grossophobie. Olivia Ruiz s’est ainsi inscrite au fil des années comme une chanteuse hors pair, avec un style unique entre français et espagnol, qu’elle a laissé jaillir pour la dernière fois en 2016 avec l’album “À nos corps-aimants”. Après une véritable carrière d’autrice et deux livres à son actif, tout en continuant de participer à divers projets musicaux, elle revient en force cette semaine avec un titre surprenant et inédit : La Réplique.
Dès le premier couplet elle l’annonce « J’aime te surprendre, te sentir dérouté ». Si jusqu’à présent, Olivia Ruiz nous avait habitué à des musiques un peu rock, un peu folk, voire jazzy, nous n’étions pas encore prêt.e.s à ce qu’elle nous propose un titre avec des sonorités très électroniques, un peu graves, et complètement dans l’air du temps. Olivia Ruiz nous propose une hymne aux corps libérés, à la fête, mais surtout aux femmes « J'aime que ça parte du ventre et du bassin, je libère mon centre, de son dessein ». Elle nous propose le récit d’une femme qui s’exprime, qui prend la parole et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle est « celles qui nagent à contre-courant, qui refusent le sens du vent » dans ce titre énonciateur d’un nouvel album . Olivia Ruiz est aussi une femme de son temps, qui veut faire la musique qu’elle écoute, une musique qui lui permet de se secouer et de danser. Elle propose ainsi un son extrêmement moderne sans pour autant perdre son essence. Olivia Ruiz fait du Olivia Ruiz. On retrouve d’ailleurs l’une de ses marques de fabrique avec quelques phrases en espagnol dans le refrain « Baleo a te escucho, pero no hablas mucho cuando una mujer sapiencia, esto te cierra la boca ». Un titre efficace avec la plume d’une autrice qui va droit au but.
Niveau clip, c’est encore une fois un véritable bijou esthétique et minimaliste.
Tourné en extérieur, avec la compagnie de danseur.se.s marseillaise.e.s “RIFT”, le clip propose une prestation digne d’une performance entre art de rue et art contemporain. Avec cette combinaison bleue, Olivia Ruiz et la troupe nous rappelle l’affiche “We Can Do It” qui servait au départ à la remobilisation des travailleuses durant la seconde guerre mondiale, mais qui est particulièrement réutilisée dans les luttes féministes comme symbole de l’empouvoirement des femmes malgré un sens originel tout autre. Difficile d’évoquer le clip sans parler du travail du directeur de photographie Celidja Pornon et de ses réalisateurs Nassim Maoui et Christophe Mentz. Ils nous proposent ainsi des plans extrêmement travaillés dont nombreux ont été filmés avec un steadicamer qui suit le corps des artistes au plus près. Certains plans sont tournés au drone, amplifiant la dimension globale de la performance chorégraphique. Le montage bouclent et répètent certaines scènes pour coller aux répétitions « des répliques » du texte. Avec son côté très structuré et une dimension presque artisanale dans sa composition, le clip marque par son intensité.
Ainsi pour toutes ces raisons, on peut dire que “ La Réplique” mérite une Alerte Banger* !
*Banger : Terme utilisé pour qualifier quelque chose qui procure un plaisir intense. Une musique est qualifiée de banger lorsqu’elle vous entraîne dans une certaine rythmique et vous donne envie de vous mouvoir.